Régime mère fille : exonérations des dividendes

Hierarchical scheme of company control by the head and subordinates

Sommaire

Le régime fiscal des sociétés mères-filles, établi par le Code général des impôts (CGI), représente une opportunité clé pour les dirigeants d’entreprise et les investisseurs visant à optimiser la fiscalité de leur groupe. Il permet une gestion efficace des dividendes et produits de participation, facilitant ainsi les flux de trésorerie au sein d’un groupe en réduisant l’impact fiscal. Principalement, ce régime autorise une exonération quasi totale des dividendes perçus par les sociétés mères de leurs filiales, évitant la double imposition et diminuant l’impôt sur les sociétés.

Cet article détaille les avantages de l’exonération des dividendes sous ce régime, les critères d’éligibilité, les exceptions, et inclut des exemples concrets d’application.

Régime mère fille : les dividendes exonérés

Objectifs : exonérer fiscalement ses dividendes grâce au régime mère fille

Le régime mère-fille a pour but principal de réduire l’impôt sur les sociétés (IS) lors de la distribution de dividendes entre une société mère et ses filiales. Ce mécanisme facilite le transfert de trésorerie au sein d’un groupe de sociétés de manière efficiente tout en minimisant les coûts et frottements fiscaux.

L’essence de ce régime réside dans l’exonération des dividendes, éliminant ainsi la double imposition des bénéfices distribués. C’est un levier important pour optimiser la fiscalité d’entreprise tout comme l’abbatemment de 40% est un levier intéressant pour la fiscalité des particuliers.

Les conditions d’éligibilité pour ne pas payer d’impôts sur les dividendes

Pour jouir de l’exonération des dividendes sous le régime mère-fille, il est impératif de respecter certaines conditions. D’abord, la société mère comme la filiale doivent être assujetties à l’impôt sur les sociétés (IS).

La société mère doit se situer en France. La filiale, quant à elle, peut être basée à l’étranger à condition d’être soumise à un impôt comparable à l’IS français.

Un critère essentiel est la possession par la société mère d’au moins 5% du capital et des droits de vote de la filiale. Ces participations doivent être nominatives ou conservées dans une institution reconnue par les autorités fiscales. De surcroît, la société mère s’engage à détenir ces parts pendant au moins 2 ans pour bénéficier de l’exonération.

Il est important de souligner que la vérification de la détention des parts s’effectue à la date de versement des dividendes et non à la date de clôture ou de décision de distribution.

En pratique, cela signifie que les bénéfices issus de la participation sont éligibles à ce régime fiscal dès la première année de détention, mais l’avantage fiscal est définitivement acquis après les 2 années de possession des titres.

En conclusion, le régime mère-fille permet une exonération presque totale des dividendes, avec une taxation réduite à 5% des dividendes perçus, à condition de satisfaire à ces exigences précises. Cette exonération contribue à diminuer considérablement l’assiette fiscale et, par conséquent, le montant de l’impôt sur les sociétés à payer par la société mère.

Les mécanismes d’exonération des dividendes du régime mère fille

Régime mère fille dividendes : Le principe de l’exonération fiscale

Le régime mère-fille est conçu pour éviter la double imposition des bénéfices distribués entre les sociétés mères et leurs filiales, permettant ainsi l’exonération fiscale des dividendes. Les dividendes versés par les filiales à leur société mère sont exemptés d’impôt sur les sociétés (IS), à condition de remplir certaines conditions.

Cette exonération favorise la circulation des flux de trésorerie au sein d’un groupe de sociétés sans subir d’imposition excessive. Elle est particulièrement avantageuse pour les groupes, y compris les holdings, en réduisant de manière significative la charge fiscale de la société mère. Sans ce dispositif, les dividendes seraient imposés deux fois : d’abord au niveau de la filiale qui les verse, puis au niveau de la société mère qui les perçoit.

Calcul et modalité de l’exonération du régime mère fille sur les dividendes

Pour profiter de l’exonération des dividendes, la société mère doit d’abord inclure les dividendes reçus dans son résultat imposable. Elle procède ensuite à la déduction totale des produits de participation (dividendes, boni de liquidation, etc.) de son résultat imposable. Après cela, elle réintègre une quote-part de frais et charges, équivalant à 5% du montant des dividendes perçus. Cette quote-part de 5%, inscrite dans les documents fiscaux de la société mère, constitue la seule fraction des dividendes qui demeure imposable.

À titre d’exemple, si une filiale distribue 100 000 € de dividendes à sa société mère, celle-ci déduira ce montant de son résultat imposable avant de réintégrer 5 000 € (5% de 100 000 €) comme base imposable. Cette approche simplifie la gestion fiscale et diminue notablement l’impôt global du groupe.

Il est important de veiller à la correcte inscription de ces opérations dans la liasse fiscale de la société mère, incluant la déduction extra-comptable des dividendes exonérés et la réintégration de la quote-part de frais et charges. Une comptabilité et une déclaration fiscale précises sont indispensables pour maximiser les bénéfices du régime mère-fille.

Les conditions spécifiques à l’exonération des dividendes

Seuil de détention des titres pour bénéficier du régime mère fille

Pour bénéficier de l’exonération des dividendes dans le cadre du régime mère-fille, une société mère doit détenir au moins 5% du capital et 5% des droits de vote de sa filiale, soit en pleine propriété, soit en nue-propriété. Cette condition de détention s’évalue à la date de mise en paiement des dividendes, et non à la date de clôture des comptes ou à celle de la décision d’attribution. Ainsi, la société mère doit répondre à ce critère précisément au moment où les dividendes lui sont versés.

Durée minimum de détention des titres

Une autre exigence pour l’exonération des dividendes est la durée minimale de détention des titres de la filiale par la société mère.

Cette durée est fixée à un minimum de 2 ans. Respecter cette période de conservation est essentiel pour bénéficier de l’avantage fiscal, car elle témoigne de l’engagement durable de la société mère envers sa filiale. Bien que le régime fiscal puisse s’appliquer dès la première année, l’avantage fiscal n’est définitivement acquis qu’après ces 2 années de détention.

Si la société mère ne respecte pas cette condition de durée, l’exonération fiscale peut être annulée, entraînant la nécessité de payer les impôts supplémentaires dus.

Régime mère fille dividendes : les exceptions et limitations à l’exonération

Les cas de non-application

Le régime mère-fille, bien qu’avantageux, connaît des exceptions où l’exonération des dividendes n’est pas applicable ou est restreinte. Une exception notable survient pour les dividendes issus de filiales dont les bénéfices, servant de base aux dividendes, sont déductibles du résultat imposable de ces filiales. Dans cette situation, seuls les dividendes correspondant à la portion non déductible du résultat imposable de la filiale sont éligibles à l’exonération.

Les instruments financiers hybrides présentent également une exception. Si la nature juridique de ces instruments varie entre l’État de la filiale et celui de la société mère, les dividendes qui en résultent ne bénéficient pas de l’exonération. Cela concerne les cas où ces titres sont considérés comme des capitaux propres dans un État et comme des dettes dans un autre.

En outre, les dividendes provenant de bénéfices non assujettis à l’impôt sur les sociétés (IS) ou à un impôt similaire sont exclus du régime mère-fille. Cette mesure prévient les abus et garantit une imposition équitable des bénéfices distribués.

Quote-part pour frais et charges

L’application du régime mère-fille comporte une restriction notable liée à la quote-part pour frais et charges. Bien que les dividendes perçus par la société mère soient déduits de son résultat imposable, 5% de ces dividendes doivent être réintégrés dans la base imposable. Cette quote-part, qui couvre les frais et charges liés aux titres de participation, est imposable à l’impôt sur les sociétés.

La réintégration de cette quote-part de 5% est une composante clé du régime, reflétant les coûts liés à la détention de la participation dans la filiale. Il est essentiel d’inclure correctement cette quote-part dans les déclarations fiscales pour profiter pleinement de l’exonération offerte par le régime mère-fille.

Cas pratiques et exemples d’application

Exemples d’entreprise bénéficiant de dividendes exonérés grâce au régime mère fille

Pour mieux comprendre les bénéfices du régime mère-fille, prenons un exemple pratique.

Imaginons une société mère nommée « A » et sa filiale « B ». « A » possède 10% du capital et des droits de vote de « B » depuis plus de deux ans, ce qui lui permet de se qualifier pour le régime mère-fille. « B » génère un profit et décide de verser 100 000 € de dividendes à « A ». Sans le régime mère-fille, ces dividendes seraient ajoutés au revenu imposable de « A » et taxés selon le taux normal de l’impôt sur les sociétés.

Toutefois, avec le régime mère-fille, « A » peut déduire ces 100 000 € de son revenu imposable, ne devant taxer que 5% de ce montant pour couvrir les frais et charges, soit 5 000 €.

Impacts financiers de l’exonération sur les dividendes

L’exonération des dividendes sous le régime mère-fille a un impact financier notable sur la trésorerie et la rentabilité de la société mère. En diminuant le montant imposable, ce régime réduit considérablement l’impôt sur les sociétés que doit payer la société mère. Dans notre exemple, « A » ne serait taxée que sur les 5 000 € de frais et charges, réalisant ainsi une économie significative par rapport à une taxation sur les 100 000 € de dividendes.

Cette exonération facilite également le transfert de trésorerie au sein du groupe, offrant à la société mère des liquidités supplémentaires pour financer ses opérations, investir dans de nouvelles opportunités ou rembourser des prêts pris pour l’achat de la filiale.

Ce dispositif améliore la santé financière du groupe, renforçant sa capacité d’investissement et de croissance. Par ailleurs, le régime mère-fille peut influencer la stratégie de vente des titres de participation. Quand la société mère vend des titres détenus depuis plus de deux ans, les gains en capital peuvent être partiellement exonérés d’impôts, avec une réintégration dans le revenu imposable d’une quote-part pour frais et charges de 12%. Cette mesure incite les entreprises à conserver des participations à long terme, favorisant ainsi la stabilité et la croissance du groupe sur le long terme.

En Synthèse

En conclusion, le régime mère-fille constitue une opportunité fiscale précieuse pour les groupes de sociétés, visant à éviter la double imposition sur les dividendes distribués entre la société mère et ses filiales.

Pour profiter de ce dispositif, il est essentiel de remplir certaines conditions : détenir au moins 5% du capital et des droits de vote de la filiale pendant un minimum de 2 ans, et veiller à ce que les deux entités soient assujetties à l’impôt sur les sociétés.

Ce régime fiscal permet à la société mère de déduire de son résultat imposable la totalité des dividendes perçus, à l’exception d’une quote-part de 5% pour frais et charges. Cette déduction réduit considérablement la base imposable et, par conséquent, l’impôt sur les sociétés à payer. Pour bénéficier de ce régime, il est impératif d’inclure cette démarche dans la liasse fiscale de la société mère.

L’adoption du régime mère-fille dans votre stratégie fiscale peut significativement optimiser l’imposition de votre groupe, diminuer les charges fiscales et augmenter la trésorerie disponible. Il est vivement recommandé de faire appel à un expert-comptable ou à un fiscaliste pour garantir une application efficace et conforme à la législation.

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